Les «pères fondateurs» du Murderball

Athlètes – Classe de 2017

Les «pères fondateurs» du Murderball

Un soir, en 1977, quatre hommes se rendaient au Centre de réadaptation des sciences de la santé du Manitoba, à Winnipeg, pour aller faire de la musculation avec l’aide d’un instructeur bénévole. Mais celui-ci ne s’est pas présenté pour leur séance d’entraînement, si bien que les quatre gars ont décidé d’aller faire un tour au gymnase pour y lancer un ballon. Et c’est ainsi qu’est né le «Murderball».

Gerry Terwin, Duncan Campbell, Randy Dueck, et Paul LeJeune sont donc devenus les «pères fondateurs» du Murderball. Ils étaient tous les quatre tétraplégiques, et de grands enthousiastes du sport. Après avoir fais quelques expériences avec un ballon de basketball, ils ont décidé d’utiliser un ballon de volleyball parce qu’il était plus léger et plus facile à manier pour ceux et celles ayant une fonctionnalité réduite des mains et des bras. Initialement, ils ont installé des poubelles aux extrémités du terrain parce qu’ils n’avaient pas assez de force pour lancer le ballon jusqu’à la hauteur du panier de basketball. Cette idée a assez bien fonctionné, jusqu’à ce qu’ils réalisent que, même s’ils arrivaient assez facilement à faire entrer le ballon dans la poubelle, il était beaucoup difficile pour eux de l’en faire sortir! Ils se sont donc consultés, et ils ont décidé d’installer des zones de but en plaçant des cônes à chaque extrémité du terrain. Ce soir-là, le premier sport d’équipe pour tétraplégiques était né. Au début, c’était assez rudimentaire, mais ils ont poursuivi leur effort, et chaque semaine ils ont développé peu à peu les règles du jeu.

Quand on leur a demandé pourquoi ils ont choisi de baptiser ce nouveau sport le «Murderball,» Gerry a remarqué que «cela convient parfaitement aux chocs et aux crashs du jeu, où on essaie fondamentalement de “tuer” le gars qui a le ballon!».

Notre quatuor savait qu’ils venaient d’inventer quelque chose d’exceptionnel, et sous le leadership de Gerry, ils ont commencé à promouvoir ce sport dans tous les coins du Canada. Chaque fois qu’ils participaient à une compétition de quelque sorte que ce soit, nationale ou internationale, ils faisaient des démonstrations de Murderball, et en assuraient la promotion auprès des tétraplégiques qui étaient là. Gerry a collaboré avec Ben Harnish, un arbitre local, pour peaufiner les règles, et avec un médecin local, le Dr. Dubo, qui l’a aidé à élaborer un système de classification pour soutenir ce sport.

Durant les premières années de développement, les athlètes utilisaient des fauteuils pliants Everest & Jennings (E&J); mais ce type de fauteuils n’était pas fait pour les sports de contact, si bien qu’ils se brisaient souvent sur le terrain. Quand le nouveau fauteuil roulant rigide Quadra est sorti sur le marché, les athlètes étaient vraiment excités à l’idée de l’essayer.

Et 40 ans plus tard … le Murderball, maintenant appelé rugby en fauteuil roulant, est pratiqué dans plus de 50 pays. Il figure au programme des Jeux paralympiques, et il a été nommé en 2008 sport du patrimoine canadien, un des six seuls sports du Canada à avoir reçu cet honneur, et le seul sport pour athlètes ayant un handicap à faire partie de ce groupe sélect.

Ces quatre athlètes avaient vraiment découvert quelque chose d’ÉNORME, et ils ont eu un impact dans le monde entier grâce à leur ingéniosité et à leur leadership, qui ont contribué à faire du rugby en fauteuil roulant ce qu’il est aujourd’hui.

Écrit par Kathy Newman