Zak Madell, quatre fois paralympien, l’un des athlètes de rugby en fauteuil roulant les plus dynamiques et les plus influents du Canada, a annoncé qu’il se retirait de la compétition internationale.

Au cours d’une carrière de 13 ans, Madell est devenu un pilier de l’équipe nationale canadienne, connu non seulement pour sa vitesse explosive et sa capacité à marquer des essais, mais aussi pour le leadership et l’altruisme qu’il apportait sur le terrain.

Madell a découvert le rugby en fauteuil roulant en 2011 lors d’un stage d’entraînement, où il a été remarqué par le fondateur de ce sport, Duncan Campbell. À l’époque, Madell se concentrait sur le basket-ball en fauteuil roulant et aspirait à faire partie de l’équipe nationale dans ce sport.

Mais le rugby l’a rapidement passionné. Quelques semaines plus tard, le personnel de l’équipe nationale l’a invité à des épreuves de sélection et, peu de temps après, il a appris qu’une place l’attendait aux Jeux paralympiques de Londres 2012 – s’il était prêt.

À seulement 18 ans, Madell a fait ses débuts aux Jeux paralympiques et a aidé le Canada à remporter une médaille d’argent. Cette victoire reste l’un des moments forts de sa carrière, un des moments qu’il chérit le plus.

“Je n’avais pas réalisé que ce serait le summum”, a déclaré Madell, qui poursuit : “Mais en y repensant maintenant, c’est un très bon souvenir et c’était très spécial à l’époque […]. Je pense qu’il y avait si peu d’attentes à mon égard que j’avais la liberté d’aller sur le terrain et de faire de mon mieux, et heureusement, il en est ressorti de bonnes choses.”

Cette médaille d’argent a ouvert la voie à une carrière internationale exceptionnelle. Madell a ensuite remporté plusieurs médailles aux championnats parapanaméricains et du monde, dont une médaille d’argent aux championnats du monde de 2014, où il a été nommé joueur le plus utile du tournoi.

“Il a fondamentalement redéfini ce que signifie être un joueur de haut niveau en rugby en fauteuil roulant”, a déclaré l’ancien entraîneur en chef d’Équipe Canada, Patrick Côté, qui ajoute : “Lorsque Zak est entré dans le jeu, c’était beaucoup plus lent. Mais des joueurs comme lui ont rehaussé le niveau physique. Ils ont fait évoluer le jeu.#

Mais la valeur de Madell pour Équipe Canada allait bien au-delà du côté sportif. En effet, il était connu comme un leader fort sur le terrain, encadrant les autres athlètes avec gentillesse et humilité.

“Zak a toujours voulu faire les choses en équipe”, a déclaré son coéquipier Joel Ewert, qui a joué aux côtés de Madell aux Jeux paralympiques de 2024 à Paris. Il poursuit : “Il nous a vraiment encouragés à profiter de l’occasion qui nous était donnée de voyager, d’explorer le monde, et de le faire ensemble. C’est quelque chose dont je me souviendrai toujours.”

Ewert se souvient également d’un moment qui résume parfaitement la mentalité de joueur d’équipe de Madell.

“Nous jouions contre la Grande-Bretagne et j’ai raté une passe. Zak a pourchessé le ballon avec acharnement – il l’a attrapé, l’a lancé dans son dos pour le maintenir dans les limites du terrain, et a failli s’empaler sur le cône. Je essayais encore de faire partie de l’équipe à ce moment-là, et le fait de voir quelqu’un se donner à fond pour me sauver d’un revirement… ça m’a marqué”.

Sur le terrain, Madell n’était pas seulement doué – il était une force stabilisatrice qui incitait les autres joueurs à donner le meilleur d’eux-mêmes.

“Zak était très calme sur le terrain”, ajoute Ewert. “Avoir ce genre de couverture de sécurité – savoir que si vous donnez la balle à Zak, tout ira bien – a fait une énorme différence, surtout pour les nouveaux joueurs comme moi.”

Bien que sa retraite marque la fin d’une ère pour l’équipe nationale, les contributions de Madell à ce sport se feront sentir pendant des années.

“Au nom de Rugby en fauteuil roulant Canada, je tiens à exprimer notre profonde gratitude à Zak Madell “, a déclaré Paul Hunter, directeur général de Rugby en fauteuil roulant Canada, qui ajoute : “Zak est vraiment l’un des plus grands joueurs de notre sport. Pendant plus de 13 ans, il a représenté Équipe Canada avec fierté, intégrité et excellence. Son impact s’est fait sentir à la fois sur le terrain et en dehors – grâce à ses compétences, son leadership et son engagement envers le rugby en fauteuil roulant. Nous le remercions non seulement pour sa contribution au programme de l’équipe nationale, mais aussi pour l’impression durable qu’il a laissée à l’ensemble de la communauté.”

Alors qu’il prend ses distances avec la compétition, Madell explique franchement pourquoi il est temps : “J’ai senti que je n’étais plus aussi impliqué dans le jeu ou aussi passionné que je l’avais été. Je pense donc que c’est un bon signe que votre temps est écoulé… Il est temps de passer le flambeau à quelqu’un qui a faim et qui est prêt.”

Pour l’avenir, M. Madell se concentre sur la défense de l’accessibilité au Canada. Titulaire d’un diplôme en technologie architecturale, il espère contribuer à la création d’un environnement bâti plus inclusif.

“Je pense que c’est en partie pour cela que je me suis orienté vers l’architecture, j’ai une passion pour cette discipline. Au Canada, nous avons la chance que l’accessibilité soit bien plus avancée que dans beaucoup d’autres pays du monde. Mais je pense qu’il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir, car la sensibilisation et la diffusion de l’accessibilité profitent à tout le monde.

Bien qu’il raccroche son maillot, Madell n’a pas hésité à remercier les nombreuses personnes qui l’ont aidé à façonner sa carrière de rugbyman en fauteuil roulant.

“Merci à tous ceux qui ont participé à ce voyage – famille, amis, coéquipiers. J’ai manqué des anniversaires, des mariages, des naissances d’enfants. Nous devons être un peu égoïstes en tant qu’athlètes de haut niveau. Mais maintenant, j’ai hâte d’être plus présent pour ces événements de la vie.”

Alors que le Canada se prépare à un nouveau chapitre sans sa star de longue date, l’héritage de Madell est assuré – non seulement comme l’un des plus grands joueurs du sport, mais aussi comme l’un de ses ambassadeurs les plus respectés et les plus aimés.

“Zak est l’un des meilleurs êtres humains que j’ai rencontrés dans ma vie”, a déclaré M. Côté, qui poursuit : “Il a toujours eu à cœur le bien-être de ses coéquipiers et de tous ceux qui l’entourent. C’est un athlète phénoménal, mais surtout une personne encore meilleure!”